HISTOIRE DE LA GABELLE ET DU FAUX-SAUNAGE AU NORD DE LA COMBRAILLE

17 janvier 2025 | Actualités PP

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous l’Ancien Régime, le sel est un des rares moyens de conserver la nourriture, c’est donc un produit stratégique dont la production et la vente sont contrôlées dès 1342 avec l’instauration d’un impôt royal nommé : gabelle.

Le taux de cette taxe varie d’une région à l’autre dans le royaume.

La province d’Auvergne, à dater de l’arrangement de 1453, est rédimée de la gabelle ce qui signifie qu’en contrepartie d’un impôt sur la taille un peu plus élevée le sel est peu taxé.

Le nord du Pays de Combraille est alors situé sur une zone frontalière, limitrophe du Bourbonnais et du Berry provinces dites de « grandes gabelles ».

En 1780 le quintal de sel coûte entre 6 et 12 livres à Pionsat et Montaigut. Tout à côté, à Ronnet rattaché au diocèse de Bourges, le tarif est de 62 livres le quintal.

Les gens du pays qui payent le sel relativement bon marché tâchent d’en obtenir plus que leur compte pour le revendre à des « faux-sauniers » venant des pays de grandes gabelles.

La topographie vallonnée et les épaisses forêts locales sont propices aux trafics illicites auxquels s’adonnent des bandes armées avec la complicité de villageois.

Le négoce du sel est un privilège royal, comme dans tous les lieux de France, il y a des dépôts de sel ou greniers à sel et des inspecteurs, des contrôleurs, des fournisseurs, des employés et commis, des magasiniers, des voituriers.

Il y a aussi des brigades de police, dites « brigades des gabelles », avec leurs capitaines, leurs lieutenants, leurs brigadiers, ayant sous leurs ordres des cavaliers et des archers entretenus soit par l’État, soit par les fermiers de la gabelle.

Des troupes surveillent la frontière et font la chasse aux faux-sauniers qui circulent et trouvent refuge dans les zones boisées de Marcillat, Pionsat et Montaigut.

Les altercations sont souvent violentes, les actes de sépultures mentionnent régulièrement la mort de faux-sauniers ou de gabelous.

La justice locale condamne les contrevenants qui ont été pris parfois jusqu’à la peine de mort ou à des peines de galères ; ils sont alors envoyés finir leur vie, enchaînés sur les navires de la marine royale.

Une brigade à cheval est basée à Pionsat, une autre à pied, est installée à Montaigut, mais pour plus d’efficacité les employés et archers des gabelles qui ne sont pas originaires de la région, vivent avec leurs familles au cœur des zones de passages.

Les fonds d’archives locaux dépouillés par l’association Pionsat Patrimoine sont riches en événements, une présentation animée sera proposée le dimanche 06 avril 2025 à 14h00 – salle AROBASE de Pionsat en partenariat avec les acteurs de la Combraille Vive qui feront revivre la grande évasion des faux-sauniers des prisons de Montaigut mise en scène d’après un manuscrit de 1736.