MONTAIGUT, VILLE FORTIFIEE, VILLE FRANCHE, UN TEMPS CAPITALE ET SIEGE D’UN BAILLAGE ROYAL

19 février 2024 | Histoire & Économie

Montaigut fut de tout temps une ville importante du pays de Combraille et zone frontière entre le Bourbonnais et l’Auvergne. L’étymologie provient de la situation de la ville construite sur un monticule élevé.
L’an 913 marque l’origine de la seigneurie de Montaigut dont les Bourbon furent les plus anciens seigneurs, le premier connu étant Adhémar, ancêtre d’Archambault VI, seigneur de Bourbon l’Archambault.
En 1160, Archambault VII, fils d’Archambault VI, disputa la possession de la terre de Montaigut à son cousin germain Pierre de Bourbon, seigneur de Blot.
En 1169, le Roi d’Angleterre Henri II de Plantagenet et son fils Richard Cœur de Lion viennent régler le conflit. Archambault VII restait seigneur de Montaigut et rachetait la moitié de la Châtellenie à Pierre de Bourbon.
En 1209, après que le roi Philippe Auguste eut fait la conquête du Combraille et de l’Auvergne, la ville de Montaigut et son territoire, composé de quinze paroisses, furent détachés de l’Auvergne.
En 1210, le Sire de Bourbon, nouveau seigneur de Montluçon, fit reconstruire le château de Montaigut, puissante forteresse contre le comte d’Auvergne.
En 1230, Archambault VII, dit «le Grand» accorde aux habitants de Montaigut une charte de franchise qui sera confirmée en 1537 par le roi François 1 . La défense de Montaigut est assurée par des fortifications surmontées d’un château-fort. Le bourg se développe à flanc de pente, sous le château, mais enserré dans des murailles. Les déplacements se font par d’étroites ruelles et de petits passages. L’accès à la cité fortifiée se fait par trois portes. A l’extérieur de la muraille est bâti le couvent des capucins avec, aux abords de ce monastère, le cimetière.
En 1242, Archambault VII, mort durant la bataille de Cognat, est enseveli à l’Abbayede Bellaigue, aux côtés de son épouse Béatrix de Montluçon.
En 1357, Louis II, duc de Bourbon, cède à son oncle, Jacques de Bourbon, la châtellenie de Montaigut était unie au comté de la Marche, mais conservera son indépendance au point de vue judiciaire et administratif.
En 1416, Montaigut fut le siège d’un baillage royal. La juridiction, régit selon la coutume du Bourbonnais, relevait directement du parlement de Paris. On y rendait la justice civile et criminelle, c’était un grenier à sel et siège de juridiction des gabelles.
La prison était vaste et on y incarcérait les délinquants de la toute la région. Les archives mentionnent beaucoup de faits divers et des évasions fréquentes. La ville avait la réputation d’être «entourée de murailles et remplie de canailles».
En 1440, le roi Charles VII, venant de Guéret par Chambon et Evaux y séjourna avec son armée pendant la Praguerie, guerre menée contre le roi par les grands féodaux du royaume. Celle-ci se terminera en juillet par la signature du traité de Cusset.
En 1574, après le pillage de Chambon, la capitale du Combraille fût transférée à Montaigut jusqu’au XVIIe siècle, date à laquelle elle revient à Evaux. Le commerce était florissant avec des foires, des marchés, des tanneries et des fabriques d’armes à feu réputées. C’était un lieu de passage et de rencontre de population.
En 1633, le château qui avait été achevé au début du XIIIe siècle fut rasé sur ordre du roi Louis XIII.
En 1790, lors de la création des départements, la majeure partie du territoire fut intégrée au Puy-de-Dôme.
Sources
: – La Combraille -Abbé Michel PEYNOT_ 1931
– Aux portes de l’Auvergne- André BLANCARD – 1989
– YouTube – Publications d’Henri MOREL