Il y a deux mille ans, la crémation était la pratique funéraire la plus courante.
Les coffres funéraires gallo-romains en pierre, parfois appelés « cippes » ou « ossarium » étaient destinés à recueillir et protéger le dépôt de crémation : les restes carbonisés du défunt, ramassés sur le bûcher étaient lavés puis déposés dans une urne cinéraire, en céramique ou en verre. Cette urne était elle-même déposée dans un coffre funéraire en pierre.
Ces coffres étaient constitués de deux parties, une base et un couvercle s’emboitaient via un dispositif spécifique. Le couvercle, sur lequel pouvait figurer une épitaphe, dépassait de la surface du sol. Il permettait de protéger l’urne, mais aussi de marquer l’emplacement de la tombe à l’intérieur des nécropoles. Avec une hauteur variant entre trente et cinquante centimètres, les coffres étaient généralement de forme quadrangulaire à couvercle pyramidal. Ces urnes pouvaient aussi être cylindriques avec couvercle plat à semi-ovoïde. Elles étaient rarement parallélépipédiques.
Sur la provenance des roches servant à la confection des coffres funéraires, bien qu’il existe peu de données sur le sujet, il parait assez probable que celles-ci proviennent de deux gisements :
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Le premier est situé à cheval sur les communes de Gouttières et de Saint-Julien-la-Geneste, au village de la Peize,
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Le second est situé sur la commune de Gouttières, proche du village du Levadoux.
Ce mode de sépulture aurait fait son apparition dès la fin du premier siècle de notre ère en Combraille.
Des coffres funéraires ont été découverts dans les communes de Charensat, de Gouttières, de Saint-Gervais-d’Auvergne, mais aussi à Saint-Maurice-près-Pionsat et Espinasse.
Sur la commune de Charensat, nous trouvons :
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Au village de Groslière, un coffre circulaire dont il ne reste que la base comportant un bourrelet d’emboitement et un couvercle semi-ovoïde,
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A Puy-Neyrat, un coffre funéraire de forme cylindrique contenant une bouteille cinéraire en verre avec à l’intérieur des os calcinés et une pièce,
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Au Chiret, une base et un couvercle de coffre funéraire, en grès de la Peize. Le réceptacle est circulaire, muni d’un bourrelet d’emboitement et comporte trois trace d’agrafes,
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Au village de Fougerolle, une base de coffre et son couvercle, sans trace d’agrafes.
Sur la commune de Gouttières :
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au musée sis à la Moulière, en lieu et place du ‘’laboratoire d’Anthropologie’’ installé par J.L. Baudet, présence de deux éléments de coffre en grès de la Peize, l’un de plan quadrangulaire, le second vaguement ovoïde, les deux à réceptacle circulaire et munis de bourrelet d’emboitement,
Sur la commune de Saint-Gervais-d’Auvergne :
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à Chazelette ou à la Prade, un coffre funéraire, probablement en grès de la Peize, de plan circulaire avec une base cylindrique comportant un bourrelet d’emboitement et couvercle de forme semi-ovoïde,
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à la Terrasse, deux bases, l’une de plan circulaire avec réceptacle cylindrique et bourrelet d’emboitement ; l’autre de plan quadrangulaire et cavité circulaire.
Sur la commune de Saint-Maurice-Près-Pionsat :
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à Coussat, au nord du moulin de Gazes, une base de coffre funéraire, en granite, de plan quasi-elliptique, sans bourrelet ou autre système d’emboitement.
Sur la commune d’Espinasse :
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au lieu-dit de la Ganne, découverte, vers 1914, d’un coffre funéraire.
Sources : Mickaël TOURNADRE, Les coffres funéraires gallo-romains dans la Puy-de-Dôme
