L’Eglise actuelle est de style néo-roman, style de construction employé à partir du milieu du 19e siècle inspiré par l’architecture romane des 11e et 12e siècles, mais qui se différencie par des arcs et fenêtres plus simplifiés.
Cette église a été construite durant la seconde moitié du 19e siècle sur un terrain acquis en 1859 par la municipalité.
Une première église existait, de style roman, située à l’autre bout de la place. Cette église est seulement connue au travers de deux lithographies d’Engelmann (cf. article Pionsat-Patrimoine du 1er juin 2023, rubrique Art & culture : les lithographies de Godefroy Engelmann)
La visite pastorale de 1842 nous apprend que cette ancienne église avait 32 mètres de long sur 10 de large, comportait une nef centrale et deux nefs latérales. Le clocher, placé au-dessus du transept était de forme carrée et se trouvait dans un état qui menaçait ruine, d’où la décision de construire un nouvel édifice, pour partie par récupération des pierres de l’ancienne église.
La visite pastorale de 1898 confirme l’achèvement de la nouvelle église. D’une longueur de 50 mètres sur 14 de large, son clocher haut de 50 mètres renferme quatre cloches dont le bourdon «Anne de Chazeron», récupéré sur l’église initiale, bourdon offert en 1569 par Gilbert de Chazeron, comte de Pionsat.
On a longtemps prêté à cette cloche la vertu d’éloigner les orages.
La nouvelle église comprend un clocher-porche épaulé de contreforts et comporte quatre niveaux : le premier, avec le portail en arc en plein cintre avec voussures (courbures qui rappellent une voute), le deuxième, avec une rose polybée (plusieurs lobes), le troisième, de plan polygonal, avec des baies géminées (groupées par deux sans être directement en contact) et son abat-son (petit auvent où l’ensemble des lames sont inclinées vers le bas pour rabattre le son vers le sol), le quatrième, constitué par la flèche.
La couverture de l’édifice est à double pente et les murs latéraux sont percés de baies de plein cintre et épaulés de contreforts.
L’église comprend une nef à trois niveaux et à sept travées, un faux transept qui ouvre sur une abside semi-circulaire. Le voutement est dit en berceau.
L’église a été consacrée en août 1888 et dédiée à saint-Bravy. Pourquoi ?
A la mort de Clovis en 511, l’ancien territoire des Francs rhénans est partagé entre ses fils. La région de Pionsat est rattachée au royaume de Reims, qui sera plus tard désigné Royaume de Metz pour devenir, à la fin du VIe siècle, l’Austrasie (le royaume des Francs orientaux) ainsi désigné à la fin du VIe siècle par Grégoire de Tours, évêque et historien, né en 538 à Riom.
Ce royaume est dirigé par Thierry 1er (ou Theudoric) entre 511 et 534. Il en confie le gouvernement à Sigivald.
Dans ses écrits, Grégoire de Tours, décédé en 594, raconte comment Bacchio de la cour de Sigivald poursuit un jour un sanglier dans les bois de Pionsat. L’animal se serait réfugié dans la cellule de l’Ermite Emilio qui convertit Bacchio à la vie monastique. A son tour, Bacchio devenu Bravy reforme, entre autre, le monastère de Menat.
La légende veut que Bravy meurt en 576, Grégoire écrira « Saintement au lieu- dit des Eylauds, au pied d’un chêne et d’un rocher, d’où coule depuis une source que l’on avait jamais vu auparavant ». Ajoutons une ultime légende : saint-Bravy était réputé guérir les morsures de chiens enragés.
Jusqu’aux années 1980, une procession religieuse conduisait le dimanche qui suivait le 15 septembre, jour de fête patronale, la châsse de saint-Bravy vers la fontaine. Cette châsse contenant les ossements de saint-Bravy, repose dans l’église, à gauche de l’abside.
A noter, aussi, dans le chœur, sur quatre demi-colonnes, des statues peintes en bois doré provenant de l’ancienne église :
- une remarquable piéta du XVIe siècle, qui représente la Vierge de pitié tenant le corps du Christ à sa descente de la croix.
- les statues du XVIIe siècle de saint-Bravy et de saint-Avit, l’un des premiers évêques de la chrétienté ainsi que celle de Saint-Roch, saint patron des malades infectieux, des invalides et des prisonniers.
Sources : Journées du patrimoine 2021