En 1852, Jean CHABASSIERE, métayer à Plamont, lieu-dit à la limite des communes de Pionsat et de Virlet mit à jour en labourant le champ dit des Beaupierres, un pot de terre contenant 200 à 300 pièces de monnaie gauloise : des statères.
La plus grande partie de ce trésor a été dispersé, et à ce jour, seules une cinquantaine de ces pièces ont été répertoriées au sein de collections publiques et privées, notamment au Cabinet des Médailles à la Bibliothèque Nationale de Paris, au Musée des Beaux -Arts de Lyon ainsi qu’au Musée d’Archéologie National de Saint-Germain-en-Laye (photo ci-contre).
Au moins seize de ces pièces portent le nom de VERCINGETORIX, elles mesurent 18 millimètres de diamètre et pèsent 7,40 grammes. S’il y en a qui sont en or, beaucoup sont en électrum, alliage d’or et d’argent rencontré à l’état naturel, dans des proportions variables. D’autres renferment une proportion trop grande d’argent. Parfois, le métal est de qualité si médiocre qu’il a pu être pris pour du cuivre. Quant à leur forme, les bords sont irréguliers, les motifs non centrés et grossiers, ce qui laisse supposer une frappe hâtive.
Sur leur face, un portrait dont certains pensent qu’il s’agit de l’effigie du dieu Apollon qui figure sur les statères macédoniens quand d’autres y reconnaissent un jeune chef Arverne à la chevelure bouclée : VERCINGETORIX. Au revers, sous un croissant, un cheval galopant au-dessus d’une amphore.
Il est à noter que sur un petit nombre de pièces, le visage parait être plus celui d’un homme, il est coiffé d’un casque, le cou est orné d’un collier. Ces pièces pourraient révéler le vrai visage de Vercingétorix.
Sur le style de ces pièces, il est mauvais si on le compare à l’art romain de la même époque ; il est très bon si on le compare à celui des œuvres barbares. Cette monnaie forme, avec les autres monnaies frappées à la même époque par les Arvernes, un groupe homogène comme style, métal et frappe.
La ligue gauloise n’a laissé d’elle, en fait de souvenirs matériels, que les monnaies frappées par Vercingétorix et les autres chefs. Les Gaulois ont dû en émettre beaucoup, et en peu de temps d’autant qu’ils ont été de tout temps d’actifs monnayeurs. Si peu explicites que soient ces monnaies, leurs images et leurs légendes, elles nous laissent vaguement entrevoir ce que pouvait devenir l’empire gaulois.
Un autre débat concerne la présence de cet enfouissement de monnaies gauloises sur notre territoire. Plusieurs hypothèses restent sans réponse :
• certains suggèrent « que ce dépôt était un trésor militaire enfoui par les derniers défenseurs de la Gaule »
• d’autres imaginent qu’il s’agirait plutôt d’un enfouissement par les derniers monnayeurs de statères.
• enfin d’autres, pensent plus raisonnablement qu’un atelier monétaire, dans un contexte de guerre entrainant des communications risquées existaient à cet endroit situé près des mines d’or antiques, notamment celles situées autour de la commune de Combrailles.
Cette dernière version semble être la plus vraisemblable si l’on considère qu’au sein de nos Combrailles, situées aux confins des actuels départements du Puy-de-Dôme, de l’Allier et de la Creuse s’étire un immense plateau granitique où de vastes bassins côtoient des gorges encaissées au cœur desquelles se situe un filon aurifère.
Ainsi donc, en résumé :
• à partir du IIe siècle avant Jésus-Christ, les Arvernes comptent parmi les plus puissants peuples de Gaule et exercent leur domination au-delà même du Massif Central. Ils vivent de commerce et battent monnaie.
• au Ier siècle avant Jésus-Christ, la Gaule est conquise progressivement par les légions romaines de Jules-César. Une partie des Celtes se fédèrent en 52 avant Jésus-Christ, dans le but de les combattre. Pour cela, ils s’unissent autour d’un chef emblématique : VERCINGETORIX.
• la découverte de ce trésor confirme l’importance des échanges qui existaient au sein de nos Combrailles sous domination de la puissante tribu Arverne qui donnera son nom à l’Avernie puis à l’Auvergne.
Source : Extraits du Colloque 2018