Les territoires situés aux confins du Limousin, du Bourbonnais et de l’Auvergne, ont été jusqu’en 1789 des exceptions françaises caractérisées par des indépendances reconnues et régis par des règles locales. La dénomination «Terram Combralia» apparait dès 1209 dans d’anciens écrits ; on retrouve ensuite les termes «Combraille» ou «Pays de Combraille», l’appellation «Les Combrailles» étant beaucoup plus récente.
Cette petite contrée n’a cessé au cours des siècles d’être modifiée, partagée démembrée ou vendue. Considérée pendant longtemps comme une principauté, le Combraille de l’Ancien Régime a toujours été géré par des règles administratives, judiciaires et ecclésiastiques particulières.
Au carrefour de quatre anciennes provinces, il est difficile aujourd’hui d’en tracer les limites. Dans son livre «La Combraille» publié en 1931, l’Abbé Peynot prétend que le territoire se serait étendu, au nord jusqu’à Boussac (Creuse) et Hyds (Allier), au nord-est jusqu’à Echassières (Allier), au sud et sud-est jusqu’à Giat et la vallée du Sioulet (Puy-de-Dôme), à l’ouest jusqu’au-delà d’Ahun (Creuse), à l’est jusqu’aux gorges de la Sioule (Puy-de-Dôme, limite Allier).
Au début du Xe siècle, le limousin comprend huit domaines : le comté de la Marche, les vicomtés de Limoges, de Turenne, d’Aubusson, de Comborn, de Rochechouart, de Bridier et la baronnie de Chambon également dénommée baronnie de Combraille.
En 1180, un mariage va complètement bouleverser le destin du Combraille. Pétronille, surnommée «La Chambone», fille du seigneur de Chambon épouse Gui II d’Auvergne. Elle apporte en dot à l’Auvergne la baronnie de Combraille, à savoir : Malval, Montaigut, Evaux, Chambon, Auzances, Lépaud et Sermur.
En 1209, le roi Philippe Auguste fait la conquête du Combraille en même temps que l’Auvergne. La baronnie est alors démembrée : Montaigut et les paroisses de La Crouzille, Virlet, Ars, Durdat en partie, La Celle en partie, Colombier, Hyds, Bussieres, La Peyrouse, Durmignat en partie, Echassières, Moureuille, Servant, Saint-Eloy et Youx sont incorporées au Bourbonnais, Toulx et Boussac rejoignent le Berry et d’autres parties sont données au comté de la Marche.
En 1229, le pays réduit aux cinq châtellenies d’Evaux, Lépaud, Auzances, Sermur et Chambon est rendu à Guillaume X, comte d’Auvergne et fils de Pétronille.
En 1249, la baronnie de Combraille est partagée entre l’Auvergne et le Bourbonnais à la suite d’un différend entre Pétronille de Chambon et son neveu Guy, comte d’Auvergne.
En 1390, le Comté d’Auvergne cède le Combraille à Louis II de Bourbonnais, le territoire est alors intégré au duché de Montpensier dans la seigneurie de Bourbon.
En 1527, le connétable de Bourbon ayant trahi, le Roi de France lui confisque ses biens. Le Combraille est donné à Louise de Savoie, qui sera la mère de François 1er.
En 1551, la généralité d’Auvergne est créée, elle comprenait sept élections. Riom, Clermont, Issoire, Brioude, Saint-Flour, Mauriac et Aurillac.
En 1574, après le pillage de Chambon, la capitale du Combraille est transférée à Montaigut avant de revenir au XVIIe siècle à Evaux.
En 1587, la généralité de Moulins est créée, l’Auvergne fut alors amputée de quatre-vingt paroisses du nord pour former l’élection de Gannat. L’élection de Gannat et celle d’Evaux (dite aussi de Combraille) furent alors rattachées au Bourbonnais. Cette disposition fut annulée en 1599 puis rétablie en 1630 par le Roi Louis XIII sous l’influence du marquis d’Effiat, futur gouverneur de basse Auvergne.
Lors de son règne, François 1er rend le Combraille à Louis III de Bourbon.
En 1626, Marie de Bourbon, descendante de Louis III, épouse Gaston d’Orléans.
En 1635, leur fille Anne-Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier lègue le Combraille à son cousin Philippe 1er d’Orléans, fils de Louis XIII.
En 1790, lors de la création des départements, le territoire de Combraille est partagé entre la Creuse, le Puy-de-Dôme et l’Allier.
Sources : L’Echo de la Vallée-Association Sioule et Patrimoine
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