Le canton de Pionsat a participé de tous temps à l’activité musicale populaire. Cette activité, longtemps considérée comme mineure, fait désormais partie intégrante du patrimoine culturel national.
Au XIXe siècle, notre canton a connu une phase violon, vielle et cornemuse.
Toutefois, au début du XXe siècle, ces trois instruments ont connu une sensible perte de vitesse devant la progression de l’accordéon diatonique qui arrive alors en tête des instruments pratiqués sur la région.
Si entre 1925 et 1930, le règne de l’accordéon diatonique n’est pas contestable, il va régresser avec la généralisation de l’accordéon chromatique dont le registre est beaucoup plus étendu. Il est le roi des nouvelles formations.
En effet, à partir des années trente, le style ‘’musette’’, né à Paris du contact des musiciens auvergnats (cornemuses et vielles) avec les accordéonistes italiens, même s’il ne marque pas une rupture totale avec le style traditionnel car la valse devenue valse musette y garde une place prépondérante, il fait disparaitre peu à peu du répertoire les danses en groupe comme la bourrée ou le quadrille, la java, elle, remplaçant polka et mazurka.Plus tard, apparaissent des rythmes nouveaux (tango, paso doble), les danses typiques (rumba, samba), les danses syncopées (fox-trot, boogie) ainsi que le charleston qui ne s’inscrivent guère au répertoire des orchestres ‘’musette’’, l’accordéon convenant peu à ces interprétations ‘’jazz’’. Enfin, le ‘’musette’’ subira une éclipse devant les attaques du ‘’disco’’.Concernant la facture instrumentale, un seul facteur de cornemuses est recensé à Pionsat. Il s’agit de CHASSAGNETTE dont l’activité est antérieure à 1900. Quatre cornemuses ont été inventoriées avec certitude, parmi lesquelles les restes de celle découverte, en 1985, sur la commune de Vergheas.Le canton de Pionsat a vu naître une soixantaine de musiciens sur son territoire avant 1920, mais aucun d’entre eux n’étaient musiciens à temps plein : ils étaient pour près de la moitié agriculteurs. Qui n’a pas entendu parler d’Henri CHANUDET dit Riton ou d’Adolphe ROFFET dit Dodo ? Mais où ces musiciens se produisaient-ils ?- dans les cafés : jusqu’au début de la seconde guerre mondiale, en s’assurant les services réguliers d’un musicien, les cafetiers essayaient de s’attirer une clientèle d’habitués les jours de marché, de foire ou les dimanches. C’est ainsi qu’entre 1900 et 1940, on dansait dans onze salles de café à Pionsat auxquelles il convient d’en rajouter vingt-sept au total des autres communes du canton, – dans des lieux clandestins : dès le début des hostilités, en 1939, les bals publics sont interdits. Il faudra attendre 1943 pour que cette interdiction soit contournée, des bals se tenaient en général dans des cuisines ou des granges. Onze lieux ont été identifiés sur notre canton. Cette activité a été stoppée durant le redoutable hiver 1944-1945, – dans des salles spécialisées : l’armistice de mai 1945 a sonné le retour de la liesse populaire, l’espace réservé à la danse dans les auberges étant limité, se fait alors sentir le besoin de salles couvertes et plus spacieuses. Ce besoin en salles de danse est pour partie couvert par la réutilisation des baraques construites en 1942 pour les Chantiers de Jeunesse, avant de laisser leur place aux pistes de danses en bois démontables (bal parquet). – lors des mariages : les musiciens traditionnels étaient sollicités pour les mariages.Ils conduisaient les cortèges et faisaient danser les invités, – lors des Conseils de Révision : jusqu’à la seconde guerre mondiale, les conscrits avaient coutume de se faire accompagner par un ou plusieurs musiciens lors de leurs évolutions qui pouvaient durer plusieurs jours.En 1939, la musique et la danse étant seulement autorisées sur scène pour des galas de bienfaisance, ceux-ci furent l’occasion de donner naissance à un nouvel « art » musical et chorégraphique : les groupes folkloriques.
Mais cela est une autre histoire ….
Source : l’ouvrage ‘’musique traditionnelle dans le canton de Pionsat
Ouvrage publié par Pionsat-Patrimoine