Gilbert ROMME est né le 26 mars 1750 à Riom dans une famille originaire de notre Combraille, son grand-père, marchand cordonnier, étant né à Roche-d’Agoux. Orphelin de père à treize ans, Gilbert est adopté par son oncle, procureur à Riom. Ainsi Gilbert va vivre le début de son existence au sein d’une bourgeoisie de robe provinciale.
Gilbert ROMME est un enfant de frêle constitution, de nature timide et d’humeur plutôt morose. Il connait, par ailleurs, des problèmes de nature à aggraver son penchant mélancolique : il est atteint d’une grave maladie des yeux que le Docteur JANIN parviendra à guérir.
Gilbert ROMME va suivre ses humanités au Collège des Oratoriens de Riom. Tout en suivant les cours d’anatomie, de chimie, de physiologie, de pharmacie, de ‘’science des herbes’’ à l’Ecole de Médecine, il s’intéresse aux mathématiques.
Fort de la formation reçue, en septembre 1774, Gilbert ROMME va décider d’aller étudier la médecine à Paris où il aborde sa nouvelle existence avec une soif d’apprendre, son instruction étant son seul but, sa seule passion.
Gilbert ROMME est à Paris depuis un an lorsque a lieu l’entrée solennelle dans la ville de Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette. Le cortège fait halte devant le très réputé collège Louis-Le-Grand où les professeurs ont désigné le meilleur élève pour un compliment aux souverains : Maximilien ROBESPIERRE.
Durant son séjour parisien, Gilbert ROMME fréquente la loge maçonnique des « neufs sœurs » tout comme LAFAYETTE, VOLTAIRE, CONDORCET, SIEYES, et également le Comte STROGANOV, un ambassadeur russe dont la famille est probablement l’une des plus riches de Russie. STROGANOV souhaite confier son fils de huit ans à un précepteur : Gilbert ROMME sera choisi par le comte et acceptera la mission.
Après trois mois de voyage, Gilbert ROMME et son élève arrivent à Saint-Pétersbourg.
Le 1er décembre 1779, Gilbert découvre le luxe du Palais Stroganov où s’activent plus d’une centaine de serviteurs. Il y est installé très confortablement, ayant à sa disposition plusieurs cabinets pour l’histoire naturelle, l’anatomie, la physique ainsi qu’une importante bibliothèque.
Selon ses habitudes, Gilbert ROMME va aborder le plus sérieusement du monde sa nouvelle tâche. Rien dorénavant ne doit l’éloigner de ce rôle quand bien même des sollicitations extérieures tenteraient de l’en détourner. Mais en réalité la vie de cour ne l’attire pas. Toutefois, en mai 1790, admis à la cérémonie du baise main, Gilbert ROMME est présenté à Catherine II. Il en tombera sous le charme.
C’est dans ce cadre que se poursuit l’éducation du jeune STROGANOV où les mathématiques occupent une place centrale aux côtés de l’éducation civique, mais ce sont les voyages multiples dans un pays grand comme trente fois la France qui vont constituer une source inépuisable d’enrichissement intellectuel :
– la Sibérie à travers ses paysages de marais, de tourbières, de vastes forêts de cèdres, le long des larges fleuves et du lac Baïkal avec ses deux mille kilomètres de côtes,
– la mer Blanche et les carrières de marbre, les mines de cuivre et de fer blanc ainsi que les fonderies,
– les provinces méridionales de Novgorod à Moscou, puis l’Ukraine et la Crimée.
A chaque déplacement, la même curiosité sert à alimenter une instruction à visée encyclopédique.
Cependant, près de neuf ans après son arrivée en Russie, la France manque à Gilbert ROMME. Le Comte STROGANOV accepte de voir partir vers l’Europe le maître et son élève.
C’est en grand équipage, dans une voiture tirée par six chevaux que Gilbert ROMME revient en Auvergne visiter sa famille avant de repartir vers Paris où il arrivera, accompagné de son élève, le 27 novembre 1788.
Une autre histoire commence …