ALEXANDRE VARENNE : DU DROIT A LA POLITIQUE

5 juin 2023 | Personnalités

Alexandre VARENNE est reconnu pour son combat permanent pour la tolérance, la démocratie, la justice sociale et les droits de l’Homme.
Alexandre VARENNE est né le 3 octobre 1870 à Clermont-Ferrand dans une famille de petits commerçants tenant une boutique d’articles de cordonnerie dans le quartier de la Cathédrale.
Sur le chemin de l’école, sa curiosité l’attire vers le modeste atelier des frères BERGOUGNAN qui travaillent le caoutchouc, c’est le début de l’épopée du pneumatique à laquelle viendront bientôt se joindre les frères MICHELIN.
C’est au lycée Blaise PASCAL que le jeune Alexandre poursuit ses études où il fut l’élève d’Henri BERGSON en classe de philosophie. Bachelier, Alexandre s’inscrit à l’école de Droit de Clermont. Trois ans clerc d’avoué à Clermont et son service militaire accompli, Alexandre VARENNE décide de poursuivre ses études à Paris pour préparer sa licence en droit qu’il obtient en 1893 tout en travaillant comme employé de commerce. Docteur en droit en 1898, il devient avocat s’inscrivant au barreau de la capitale avant de rejoindre celui de Clermont-Ferrand.
Mais Alexandre VARENNE se sent attiré par le journalisme. Après des entrevues sans lendemain au journal ‘’ Le Temps ’’ où il a été reçu par Anatole FRANCE puis à ‘’ L’Aurore’’ où il a rencontré Georges CLEMENCEAU, il fût recruté au journal ‘’La Volonté’’ avant de devenir secrétaire de rédaction de ‘’La Lanterne’’ animé par Aristide BRIAND et René VIVIANI. Puis il devient journaliste parlementaire, ce qui lui a ouvert les portes du Palais-Bourbon. C’est dans cette enceinte, en pleine affaire Dreyfus, que VARENNE est atteint par le virus de la politique, sur la ligne défendue par Jean JAURES.
En 1902, à l’âge de 32 ans, Alexandre VARENNE se lance dans sa première campagne électorale dans la circonscription de Riom-Montagne englobant notre Combraille sous l’étiquette socialiste « un socialisme  qui soit avant tout un républicanisme avancé ». Il fait tandem avec le Docteur DUPOUX, médecin anticlérical venu finir ses jours à Saint-Hilaire-de-Pionsat. Battu par le candidat conservateur LAVILLE, notaire à Montaigut, Alexandre VARENNE ne renonce pas ….
Cinq ans plus tard, alors qu’il travaille à ‘’ l’Humanité’’ aux côtés de Jean JAURES, Alexandre VARENNE se lance dans une nouvelle campagne. Après soixante-dix réunions, il est élu avec 64,80% des suffrages. Jean JAURES se déplacera à Clermont pour honorer son proche collaborateur, premier député socialiste du Puy-de-Dôme.
Pourtant en 1910, il est sèchement battu dès le premier tour par un radical, Etienne MAISON, pharmacien et Maire de Saint-Gervais.
Alexandre VARENNE attend avec impatience 1914, nouvelle année d’élection législative. Une année qui commence par l’élection à l’Académie Française de son ancien professeur de philosophie : Henri BERGSON ! Année qui se poursuit par la réélection d’Alexandre VARENNE dans le cadre d’une vive concurrence qui émane du bourg de Pionsat : face à lui, le maire Maxime MANGEREL qui se réclame de Raymond POINCARE et André MAYMAT, candidat du Parti radical. Victoire acquise moins de cent jours avant que Jean JAURES ne soit assassiné par un déséquilibré, le 31 juillet 1914, alors qu’il dîne au café du Croissant à Paris. C’est à Châteauneuf-les-Bains qu’Alexandre VARENNE apprend la nouvelle.
Deux jours plus tard, ce sera la mobilisation générale.
Le Gouvernement et le parlement s’étant repliés à Bordeaux, à Paris c’est le Général GALLIENI qui a pris les choses en mains, assisté par Paul DOUMER, un autre Auvergnat. C’est alors que le Président du Conseil charge Alexandre VARENNE de la censure sur la presse, ce qu’il considère être « sa corvée ». Cet épisode, peu gratifiant, se termine au bout de quelques mois alors que la guerre va continuer encore quatre ans dans les pires souffrances.
De retour au Parlement, Paul PAINLEVE propose à Alexandre VARENNE de devenir Ministre de l’Instruction publique, son parti s’y oppose, VARENNE s’incline.
Puis, vint le 11 novembre 1918, et dans ‘’L’Ami du Peuple’’, hebdomadaire qu’il a créé, Alexandre VARENNE s’interroge sur l’avenir : « La guerre est finie, mais qu’allons-nous faire de la paix !»

Sources :
– le colloque 2021, animé par Anne-Sophie SIMONNET, journaliste à La Montagne
-le livre de Jean FILLIOZAT: Alexandre Varenne, d’une «Montagne» à l’autre