Chambon, capitale du Pays de Combraille jusqu’en 1574, accueille l’église sainte-Valérie qui est l’un des plus vastes édifices de style roman du Limousin.
Au IIIe siècle, Valérie, fille unique du gouverneur de Limoges et Proconsul d’Aquitaine, a été convertie au Christianisme par le premier évêque de Limoges, saint-Martial. Elle fit vœu de virginité. Au décès de son père, un nouveau gouverneur est arrivé et voulu l’épouser. Fidèle à son vœu, elle refusa, il la fit décapiter. Valérie devint ainsi la première martyre du Limousin et de ce fait, son culte y est très important.
Le monastère de Chambon fut fondé au IXe siècle par l’Abbaye saint Martial de Limoges pour établir un prieuré et ainsi répandre le christianisme dans cette région isolée.
Au Xe siècle, pour accentuer cette christianisation, les reliques de sainte-Valérie furent transférées à Chambon, afin de donner au monastère une martyre tutélaire de grand renon. Il fut alors décidé d’édifier un temple digne d’elle et surgit du sol l’église actuelle, les dimensions permettant l’usage monastique, l’accueil des foules de pèlerins et le rassemblement des croyants.
Il fallut trois siècles pour mener à bien ce projet commencé au XIe siècle, poursuivi au XIIe et modifié au XIIIe par l’ajout de deux bâtiments à caractère militaire.
Le monastère fut fermé par décision royale, faute de moines, en 1788. L’église devint paroissiale à la fin de la révolution. Elle fut classée à l’inventaire des Monuments Historiques en 1840 sous l’impulsion de Prosper Mérimé.
L’art roman est largement représenté dans la nef par les voûtes en berceau, les arcs en plein cintre ainsi que les piliers quadrangulaires flanqués de colonnes demi-cylindriques. La voûte a été rajoutée au XVIIIe siècle, masquant la charpente en forme de bateau renversé construite au XVe siècle. A noter que l’on ne voit plus la base des piliers car le sol a été rehaussé d’environ un mètre au XIXe siècle. Appelé Tour de l’Horloge ou Tour des Bourgeois, le clocher-porche a été construit au XIIIe siècle pour défendre la ville des invasions. Il est de style gothique, avec des arcs brisés, les piliers qui le soutiennent sont en amande et les chapiteaux sont collés de telle sorte que cela forme une frise.
Au-dessus de la porte d’entrée siège un tableau gigantesque qui a été peint par Bazin en 1843 sur commande du Roi Louis Philippe qui l’avait offert au Tribunal, mais le tableau ne passant, ni par les portes, ni par les fenêtres, le Tribunal l’a offert à l’Eglise.
Les stalles en chêne datent de la fin du XVIIe/début du XVIIe siècle. Elles ont sculptées par François Tournier, maître-sculpteur d’Aubusson. Elles sont au nombre de douze hautes et dix basses, les deux sièges face à l’autel étaient réservés pour les abbés importants. Leur décor est consacré aux thèmes religieux : végétation, vigne, angelots, oiseaux, chêne et gland.
La table d’autel, en pierre de Volvic, date du XIXe siècle. On y retrouve les quatre évangélistes. Le lutrin date du XVIIIe et représente un aigle. Il est en bronze recouvert de feuilles d’or, le socle est en noyer.
Le croisillon nord comporte un magnifique retable du XVIIe siècle dédié à sainte Valérie. Le vitrail du mur ouest représente le reliquaire de sainte Valérie.
Les trois absidioles possèdent chacune une fenêtre ornée d’un tore qui retombe sur des colonnes typique du roman limousin. Autre caractéristique du roman limousin, le triplet limousin, c’est-à-dire le vitrail central plus grand que les deux autres : c’st une symbolique romane de la sainte Trinité.
L’absidiole centrale est consacrée à sainte-Valérie : une Pyxide du XIIIe en émaux pour le transport des hosties consacrées. Le buste reliquaire du XIVe de sainte-Valérie est en argent recouvert de feuilles d’or. Le diadème et le collier sont ornés de pierres semi-précieuses. Le collier comporte aussi les blasons de la famille royale du XIVe siècle. Le tableau à gauche date du XVe siècle et représente le martyre de sainte-Valérie : c’est une Tempura (peinture à base de pigments colorés et blanc d’œuf). Une statue en bois polychrome du XVIIIe, représente sainte-Valérie portant sa tête.
L’absidiole nord est dédiée à Saint Martial, l’absidiole sud à sainte Marie Madeleine.
Sources : documentation diocésaine