Au moment où s’ouvre la période révolutionnaire, Pionsat, ainsi que tout le territoire du canton relevaient du diocèse de Clermont, du Parlement de Paris, de la sénéchaussée de Riom, de la généralité de Moulins, de l’élection (circonscription territoriale soumise pour les impôts) de Gannat et de la subdélégation de la ville d’Evaux dont l’étendue et l’importance avaient nécessité la nomination de deux fonctionnaires : Bravi-Gilbert Mangerel et Gilbert Leclerc. Le chef-lieu variant selon le lieu de résidence du subdélégué, Pionsat avait été chef-lieu de subdélégation en 1706 avec Annet Pradon et en 1741 avec Gilbert Mangerel comme subdélégués.
Les seigneurs de Pionsat, comtes ou barons, outre leurs domaines particuliers assez importants, exerçaient des droits sur la presque totalité des paroisses de Pionsat, Saint-Maigner et La Celette ainsi que sur quelques villages du Quartier, d’Youx, de Saint-Hilaire, de Saint-Maurice, de Biolet, d’Espinasse, de Gouttières, de Neuf-Eglise, de Teilhet et de Virlet.
Le château de Pionsat dont un corps de logis avait été restauré à la fin du XVIe siècle par Antoine de Chazeron était une vaste construction. Son parc, d’environ soixante hectares et clos de murs, s’étendait au pied du château ; il renfermait un étang, des prairies et des futaies magnifiques. Marie-Elisabeth-Olive Bernard, veuve de Jean-Baptiste de Chabannes mort en 1782, était dame de Pionsat et n’avait pas de postérité. Il est à noter que le château de Durat n’existait plus et faisait partie intégrante de la terre de Pionsat, et que celui de Lachenal venait d’être démoli après son acquisition par Ducourthial de Lassuchette.
Saint-Hilaire était un fief appartenant à François de Massé auquel le village de Viorenne, une partie de Bellirat et de Ventayon étaient rattachés. Quant au village de Banèze, il était terre seigneuriale appartenant aux seigneurs de Roche-d’Agoux. Cela étant, Madame veuve Mascon de Bosderon, propriétaire au Poirier, percevait des cens de quelques villages comme Lacost ou Le Poirier. Par ailleurs, quelques mas payaient des redevances à la prévôté des chanoines de Saint-Augustin d’Evaux.
Roche-d’Agoux, depuis longtemps réunie à Rochedragon, avait été une seigneurerie de la plus haute importance, mais elle était déchue de sa splendeur du XIIIe siècle. Cette terre qui avait donné son nom à une famille illustre, aujourd’hui éteinte depuis plusieurs siècles, avait appartenu successivement aux ducs de Bourbon, au comte de Poitiers, au connétable de Beaujeu, au connétable d’Espagne, à Bernard Ventadour, ainsi qu’aux familles Aubert, de Lafayette et de Chazeron. Cependant, il y avait encore à Roche- d’Agoux une brigade des gabelles, un bailli, un prieuré et l’antique manoir seigneurial qui appartenait à Claude de Chardon des Roys.
Les seigneurs de Saint-Maurice étaient aussi ceux de Roche-d’Agoux, de Salvert, de Saint-Hilaire, de Chateaubodeau dont les droits s’établissaient sur différentes parties de leur territoire. Le fief de la Chaux-Neuville était possédé par la veuve de Claude de Vissagnet, née Anne Rollet de Lauriat qui venait d’épouser, en deuxième noces, Guillaume-Michel Chabrol, le savant commentateur de la Coutume d’Auvergne. Ce recueil des lois civiles de la province d’Auvergne avait été rédigé par Antoine Duprat et ordonnée en 1510 par lettres patentes du roi Louis XII.
Château-sur-Cher faisait partie, au XVIIIe siècle, du pays de franc-alleu (terre affranchie du joug financier seigneurial située aux confins de la Marche et de l’Auvergne) et dépendait des marquis de Brion, barons de Salvert. Le château de Salvert appartenait à Pierre-Etienne Dufour, fils de François-Etienne, savant naturaliste et physicien distingué, mort à Riom en août 1789.
Le Quartier était, pour la plus grande partie de son territoire, sous la dépendance de l’abbé du monastère de Menat, de l’ordre de Saint-Benoît, et pour l’autre partie sous celle des seigneurs de Pionsat, du Cheix et d’Anglard. Ce dernier était un vieux château fort appartenant à Geneviève de Veyny, née Mallet de Vendègre.
Youx dépendait de l’abbé de Menat. Un prieuré y avait été fondé par les Bénédictins. Le territoire de Vergheas relevait des seigneurs de Rozier et de Lignières qui étaient, à la fin du XVIIIe siècle, les comtes de Montagnac. Le territoire de Bussières était possédé par Claude de Chardon, les comtes de Montagnac et la famille Pasquanet de Lavaud de Pierrebrune.
Sources : Le Canton de Pionsat pendant la période révolutionnaire par Maxime MANGEREL