Louis-Charles-Antoine DESAIX est né chez son grand-père au château d’Ayat-sur- Sioule, le 17 août 1768. Ses parents, cousins germains, sont Gilbert-Antoine de Beaufranchet d’Ayat de Boucherol Desaix et Amable de Beaufranchet, sa cadette de dix-huit ans. Baptisé dès le lendemain par le curé Cromarias, il aura pour parrain son cousin Louis de Beaufranchet et pour marraine, sa tante Charlotte de Boucherol. Ainsi, Louis-Charles est doublement Beaufranchet d’Ayat, lignage honorable en Auvergne. A la mort des grands-parents, c’est chez son père que Louis-Charles est élevé avec sa sœur et ses quatre frères au Manoir de Veygoux à Charbonnières-les- Varennes.
Au mois de septembre 1776, à sept ans, Louis-Charles prend le chemin de l’Ecole Royale Militaire d’Effiat où règne une discipline stricte : port de l’uniforme, repas en réfectoire et nuit en dortoir. Louis-Charles se révèle bon élève. D’une constitution robuste et doté d’une solide santé, le voilà, au seuil de sa quinzième année, destiné à faire son temps dans l’armée.
Le 18 octobre 1783, il est nommé sous-lieutenant en troisième à Grenoble au régiment Bretagne-Infanterie où, le 1En 1790, Desaix est désigné par ses pairs pour aller à Paris soumettre à l’Assemblée Nationale un différent qui oppose trois officiers à leur colonel. Il y restera quatorze mois! Sa tante, Marie-Louise Beaufranchet devenue par un second mariage comtesse Le Normand de Langeac et son fils Louis, le parrain de Desaix, l’initieront aux us et coutumes de la noblesse parisienne. Il y rencontrera notamment le puissant colonel Matthieu-Dumas. En parallèle, il fréquentera assidûment l’Assemblée Nationale où il assistera aux débats enflammés de cette période révolutionnaire.
Quand il retrouve son régiment, devenu le 46Las de l’immobilisme, il se vieillit de deux ans et sollicite un poste de commissaire des guerres, qu’il obtient grâce à l’appui de Matthieu-Dumas, et le 20 décembre 1791, il est affecté à Clermont-Ferrand … avant d’être déchu au motif de la falsification sur son âge.
De retour dans son régiment Desaix, sur recommandations de Matthieu-Dumas et de son parrain Louis Beaufranchet, se présente au général de Broglie, chef d’Etat-Major de l’armée du Rhin qui l’élève au grade de capitaine avec la qualité d’aide de camp.
Vient alors le temps des mutineries, pour la seconde fois, Desaix sauve un officier d’une mort certaine lors d’une inspection du 13Ce même mois d’août 1792, la monarchie étant tombée, la République souhaite recevoir le serment de fidélité de ses officiers. De Broglie, refuse, Desaix solidaire de son général le suit. Il est arrêté et emprisonné à Epinal. De sa prison, il écrit à Jean-Marie Roland de la Platière,
ministre de l’Intérieur pour solliciter sa libération afin de reprendre les armes. Après une enquête diligentée par le ministre, Desaix est libéré après quarante-six jours de captivité.
En décembre 1792, il est affecté à l’état major du colonel Aubert-Dubayet, futur ministre de la Guerre, en résidence à Worms (Rhénanie). Le capitaine Desaix se porte spontanément volontaire pour les missions les plus dangereuses, ainsi durant l’année 1793 : En janvier, il s’empare de l’Ile de Malberau sur le Rhin et en chasse les Autrichiens. En mai, il se porte au secours de Custine et, ensemble, prennent Herxheim. En août, blessé par une balle qui lui traverse les deux joues, il prend Jockgrim et s’empare de Pforzt. En septembre, il écrase son adversaire à Bienwald. En octobre, il repousse l’ennemi au-delà de Hoerdt. En décembre, blessé par un boulet au talon, il résiste à l’adversaire à Bottenhauffen, s’empare de Lautenbourg, conquiert Germersheim. Enfin, en décembre, lorsque la campagne s’achève, il est devant Mannheim.
A vingt-cinq ans et quatre mois, Louis-Charles Desaix devient le plus jeune général de division de la République.
Sources : Gonzague Saint-Brice Desaix, le sultan de Bonaparte,
Las Cases, mémorial de Sainte-Hélène
Sauzet, le Sultan Juste